Saviez-vous qu’en Équateur une tradition surprenante consiste à brûler des marionnettes le soir du nouvel an ?
Ces marionnettes appelées «Monigotes» sont le plus souvent des symboles de l’année passée.
Les « monigotes » aussi appelées « année passée » sont des poupées en papier ou en carton auxquelles on ajoute un masque.
Certains maltraitent leur « monigote » : ils lui donnent des coups de pieds ou marchent dessus, ou encore la jettent en l’air. Tout cela représente le mal vécu pendant l’année.
À minuit le 1 janvier, on la brûle.
Mais avant, on doit réciter un testament drôle avec une liste de choses (mauvaises ou bonnes) qui se sont passées pendant cette année. Quoi de plus concret comme méthode pour dire adieu à notre « soi » d’avant, que de le brûler et de dire bonjour à notre « soi » de demain.
Mais si on transposait cela au métier d’acteur… Qu’est-ce que cela voudrait dire ?
Quelle partie de moi dois-je amener sur le plateau et laquelle doit être laissée dans les coulisses ?
Quelle partie de moi-même dois-je « brûler » afin de pouvoir faire place à l’inspiration et incarner ainsi les « personnages » nécessaires pour me mettre au service d’une oeuvre ? Ne serait-ce pas là le moyen d’exprimer la partie la plus authentique de Soi ?
Est-ce que je peux faire de la place en moi ?
Ou suis-je à ce point embourbé dans mes points de vues, mes croyances, que je défends de toutes mes forces, sans être capable de considérer un autre point de vue, comme celui de mon personnage.
Ai-je la souplesse de me glisser dans des comportements qui ne sont pas mes comportements habituels ? Ou est-ce que je répète, un peu comme un automate, sans cesse, les mêmes comportements devant les mêmes situations et je me retrouve ainsi devant le fait accompli, un peu figé, comme incapable de changer la donne ?
Est-ce que je peux, en changeant mon positionnement, mon rythme physique et émotionnel, échapper au conditionnement de ma personne et devenir… « quelqu’un d’autre »…
Est-ce que je peux être libre d’agir, libre de ressentir ? Libre d’incarner et de me mettre ainsi au service d’une Oeuvre ? Quelle partie de moi-même dois-je lâcher pour être libre ?
Et vous qu’allez vous brûler ?